"Allez-vous en avec ces deux beaux enfants!"
prés avoir fait la queue un moment, notre mère se rendit compte à son horreur que tous ces gens étaient juifs comme elle, un très mauvais augure en ces temps où il était connu que les Allemands et leurs collaborateurs français, dont la Police du Gouvernement collaborationiste de Vichy, organisaient des raffles d'innocents de cette manière, des innocents qui étaient ensuite "disparus."
Une dame—peut-être la concierge de l'immeuble—vint vers notre mère et lui dit à voie basse: "Madame, allez-vous-en avec ces deux beaux enfants si mignons. Suivez-moi!" Elle nous fit sortir de l'immeuble et nous retournâmes chez nous, à Sainte-Lizaigne. Il ne fait aucun doute que cette personne nous sauva la vie.
Les arrêts massifs de juifs non-Français commencèrent en Région Parisienne sur la base du recensement antérieur et se poursuivirent toute l'année en Zone Occupée—les victimes étant enfermées dans d'infects camps de concentration. Les premières déportations depuis la France en direction des camps de la Mort dans les pays de l'Est eurent lieu à partir de Mars 1942.