Survival in WWII, 1933–1944 · Alfred Moritz (alias Mauricet)

n interna notre père en cette tuilerie dans laquelle les conditions de détention étaient, d'après notre père, encore pires—si cela était possible—que celles qu'il avait subies en l'infâme Dachau, en Allemagne; les miséreux étaient vite recouverts d'une couche de poudre rouge, omniprésente, restes de la tuilerie désaffectée.

Après une courte débacle, la France signa un armistice suivant les termes duquel la moitié nord serait occupée par les Allemands.

Camp Les Milles near Aix en Provence, France.
Notre père est interné en cette ancienne tuilerie désaffectée.

On donna au héros de Verdun, le Maréchal de France Philippe Pétain de 84 ans, les pouvoirs plénipotentiaires.

En Octobre 1940, les Allemands envoyèrent les populations juives du Sud de leur pays, sans préavis aucun, en France. Ces pauvres gens furent internés dans ces camps infects de Gurs, Rivesaltes et Les Milles en lesquels avaient également été internés, en ces mêmes conditions inhumaines, les survivants de la fratricide Guerre Civile espagnole et ceux des brigades internationales qui avaient fait de leurs mieux pour défendre la République des fascistes du futur Caudillo Francisco Franco.

Des rapports d'après-guerre confirmèrent que ces camps sous la garde "je m'en fouttiste" de gardes-chiourmes ardéchois, étaient désorganisés au possible.

Il y manquait nourriture, une literie autre que la paille pleine de vermine, eau potable et sanitaires adéquats vu le nombre de détenus. Un grand nombre de détenus—les personnes âgées pour la plupart, ne purent survivre ces premiers mois de misère et rendirent l'âme.

Les autres—ceux qui n'avaient pu ni s'échapper ni obtenir un visa d'entrée quelque part, y compris des milliers de Républicains espagnols, furent déportés en automne 1942 au camp de la mort de Auschwitz-Birkenau, via le camp de rassemblement de Drancy, en région parisienne.