Ludwig David Moritz' amended birth certificate
Le certificat de naissance de Ludwig David Moritz
fut modifié par l'addition du nom "Israel" le 10.1.1939. La guerre perdue, cet avenant fut "invalidé" en date du 13.7.1945.




Rudolf Franzmann, l'apprenti et protégé de Papa que celui-ci avait aidé à sortir de son milieu paysan, devint directeur d'école; retraité, il rédigea, à la demande des élus communaux, deux volumes d'Histoire de la commune.

Il me les fit parvenir en 1998, dédicacés à mes parents, auxquels il devait tant.

Quelle ne fut ma surprise de constater qu'il avait tout simplement "oublié" de mentionner les trois siècles de présence de la famille Moritz en ces lieux; il lui sembla également bon de passer les circonstances de leur départ, dont le village entier fut témoin, sous silence.

Il semblerait donc que les vainqueurs ne sont pas les seuls à récrire l'Histoire.

Les dieux firent en sorte que le nouveau-riche Bickler fit promptement faillite; il avait vu trop grand et mal jugé ses compatriotes; les fermiers des alentours virent d'un mauvais oeil ce nouveau venu se promener en voiture, alors que les "Isidorsch" père et fils, tout juifs qu'ils étaient, avaient de tous temps été des leurs, se déplaçant comme eux, en vélo ou à pied.

Il s'arrangea, une fois en faillite, pour convertir une partie du rez-de-chaussée en bureau de Poste, ce qui lui assura, par la suite, un revenu de misère.

Les héritiers Bickler, revenue la Démocratie, furent contraints à verser la sous-value impayée au nouvel Etat.

"Sic transit gloria"—ainsi finissent les beaux jours—pour certains.